POUR QUELLE OPPOSITION POUR CHANGER LE SYSTEME?

Publié le 25 Novembre 2014

24 novembre 2014, 01:43

Gabon Quelques crimes du système Bongo de 1978 à 1982 !

Le 20 février 1978, un hélicoptère Puma s’apprête à s’élever au dessus de l’aéroport de Libreville, malgré le temps exécrable. Le chef d’Etat-Major de l’armée gabonaise, le colonel Djoué Dabany (le frère de Joséphine Bongo alias Patience Dabany, elle-même mère d’Ali Bongo), vient de boucler sa ceinture de sécurité.

D’après des témoins présents au décollage, une malle sans doute remplie d’argent est à ses pieds. Les quatre militaires français qui pilotent l’appareil ont fait le plan de vol pour se rendre vers Franceville, capitale du Haut-Ogooué, ville du Président. Ils doivent voler au dessus de notre mystérieuse forêt des abeilles. Djoué dabany est donc le beau-frère d’Omar Bongo mais on le sait en mauvais termes avec lui. Or des rumeurs insistantes ont rendu Bongo responsable de la mort brutale, la semaine précédente d’un certain colonel Fabien Ntountoume.

Trois quarts d’heure après le décollage, l’adjudant Sudre (un français) le responsable radio du PUMA, lance un message alarmant : « moteurs en panne, nous allons nous crasher » ! Malgré les « enquêtes », on ne retrouvera jamais l’épave de l’hélicoptère. On apprît plus-tard que, deux jours avant « l’accident », un contrôle de routine avait permis de découvrir dans les réservoirs plusieurs poignées de graviers.

- Le 23 mai 1979, 6 hommes armés jusqu’aux dents, dont 3 Marocains, forcent la porte du bureau de feu maître Agondjo Okawè, doyen de la Faculté de droit de Libreville. Le bâtonnier du barreau gabonais n’est pas là. Informé, il envoie une délégation à la Présidence pour protester contre les agissements de la Garde Présidentielle (aujourd’hui Garde Républicaine).

En fait, Agondjo refuse d’enter au Gouvernement pour ne pas donner sa caution au Système Bongo. Ce n’était pas la première fois qu’il était la cible des « barbouzes » du régime. En 1972, il avait été arrêté, avec d’autres professeurs et étudiants, sous prétexte d’un « complot communiste » contre l’Etat. Il passera 4 ans en prison pour rien !

- Joseph Avaro-Ambouroué, professeur d’histoire à la Faculté des Lettres de Libreville, aura moins de chance qu’Agondjo : Après avoir loué un avion à l’aéroclub de Libreville, il s’écrasera un peu plus tard sans aucune raison technique.

- Le 22 juin 1979, le français Robert Brossard et sa femme n’auront pas davantage de chance. Ce jour-là , après avoir mis les valises dans le coffre de leur Mercédès, ils auraient pu prendre la direction de l’aéroport Léon M’Ba pour rallier Paris ! Mais, à peine étaient-ils installés dans leur véhicule que celui-ci explosât. Travail de professionnels : l’explosion avait été télécommandée à distance par des mercenaires.

Le capot fut projeté dans un manguier à une dizaine de mètres et tout le quartier Glass fut immédiatement bouclé par la gendarmerie. Brossard était le Président de Diesel-Gabon et aussi celui de l’Association des Français du Gabon. Il avait décidé de vendre son entreprise et s’apprêtait sans doute à aller vider son sac à secrets à Paris. Bongo, interrogé dans l’émission française « Face au Public » s’en lavât les mains : « Un Gabonais est incapable de ce genre de choses … Il a horreur de ces histoires-là … » devait-il affirmer.

- Le 6 février 1980, un avion Grumann s’écrasât à Ngaoundéré au Nord-Cameroun, à quelques centaines de mètres de la piste d’atterrissage. L’avion ultra-sophistiqué appartenait à Bongo. Le pilote était un proche parent du Président gabonais, le passager étant René Journiac, conseiller technique de Giscard pour les « affaires africaines ». On ne devait jamais savoir pourquoi et comment !

- Fin 1980, Pierre Fanguinovény mourait sur l’autoroute A6. Sa voiture, elle aussi avait été piégée. Ambassadeur itinérant de la Présidence Gabonaise, c’était une très forte personnalité. Plus ancien dans la maçonnerie que Bongo et Rawiri, Fanguinovény n’appréciait pas la manière dont était malmenée les règles de la Loge. Il se savait suivi depuis longtemps et s’en était ouvert à son entourage. Personne n’eût jamais le fin mot de cette histoire.

- Le 9 octobre 1980 (une année bien sombre !), le baroudeur français Pinaton, mourrait d’un empoisonnement au Val-de-Grâce. C’était au Gabon, le numéro 2 de la Garde présidentielle. Il avait laissé sa femme en France pour aller se battre au Biaffra (Nigéria) avec l’armée rebelle d’Ojukwu mais début 1980, écœuré par ce qu’il savait et avait vu au Gabon, il démissionnât de la Garde Présidentielle. Mais, il revint plus tard avant d’être rapatrié sur une civière, à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce.

Il n’allait pas résister à la spécialité de l’époque : « le bouillon de 11 h » autrement dit l’empoisonnement. Quel crime avait-il commis ? Une aventure sentimentale sans lendemain avec une des nièces de Bongo ? En savait-il trop sur la mort de Robert Luong une des conquêtes de Joséphine Bongo ? Mystère ! Le lieutenant-colonel Bettencourt, no 3 de la G.P. (aujourd’hui G.R.) se retrouvât d’ailleurs lui aussi au Val-de-Grâce. Mais lui en réchappât.

- En février 1982, un commando de la Garde Présidentielle mitraillât en pleine nuit deux jeunes Gabonais devant la boîte de nuit « Au son des Guitares », sur le bord de mer. Roger Onanga et André Remanda furent blessés. Roger Onanga était chef d’orchestre de la boîte de nuit de Marie-Joséphine Bongo, le « Night-Fever », et André Remanda, un Galoa de Lambaréné, était l’ami d’Onanga. Tous deux furent transportés à l’hôpital Jeanne Ebori.

Madame Bongo arrivât immédiatement et dit aux responsables : « Si Onanga meurt, je vous tiens pour responsable ». Onanga était le neveu de feu le Général Nkoma, patron alors de la gendarmerie, et Remanda était le fils du maire de Lambaréné. Onanga dont les blessures étaient moins graves, fut expédié avec une partie de sa famille au Brésil, à l’abri du besoin. Remanda eut moins de chance : il eut une jambe paralysée et se retrouva à l’hôpital Henri Mondor au sud de Paris.

Cette affaire privée devint une affaire d’Etat quand Marie-Joséphine Bongo qui n’était pas encore Patience Dabany partit aux États-Unis avec un immense trésor et y menât la grande vie à Los Angeles, à tel point que le département d’Etat fit savoir à un moment aux autorités de Libreville que la sécurité de la « Première Dame » n’était plus garantie sur le territoire américain … Entre temps, Bongo qui tenait malgré tout à cette femme d’une manière irrationnelle boudait et ne travaillait plus. De Fait, la machine administrative se mit à tourner au ralenti.

Le clan Assélé (du nom du frère de la Première Dame de l’époque) négociât fortement le retour de Joséphine pour 5 milliards de francs CFA (disent certains). La négociation aurait été menée tambour battant par Jérôme Okinda, un ancien tout-puissant ministre des Finances, proche conseiller de Bongo et devenu par la suite « l’évêque » d’une des nombreuses tendances du Christianisme au Gabon.

Un accord fut trouvé entre le « clan de la Première Dame » et le « clan du Président ». Il ne devait plus y avoir « d’affaires sentimentales » comme avec tel Togolais réparateur de machines à écrire, ou l’Haïtien René, ou le peintre Luong, ou encore le musicien Onanga. Joséphine revint au palais, Bongo retrouvât la joie de vivre et une certaine ardeur au travail. Sauf, que Joséphine Bongo n’avait pas abandonné l’idée de convaincre Bongo de se retirer du pouvoir pour qu’ils puissent vivre une vie normale. Si seulement elle y était parvenue, cela aurait radicalement changé l’histoire du Gabon ! - (Rédigé par Ben Moubamba, présent d’après les archives de Péan) Bruno Ben MOUBAMBA (actuellement Secrétaire générale de l'UPG, parti de l'opposition. (Source : Gabon Libre: Mardi 6 Juillet 2010 LVDPG - Média Libre & Débat 24h/24)

Nous voici en droit de nous demander, mais quelle opposition politique pour le changement? La même avant la déliquescence actuelle ? Ou celle que représente le Secrétaire générale de l'UPG? Sûrement non ! Ni l'une ni l'autre. Il faut redéfinir le concept et reconstruire l’engagement en tirant profit des expériences acquises depuis 1990, depuis l’édification du monstre gabonais du « multipartisme unique ». Il faut donc une opposition refaite à neuf, une opposition fondée sur des idées et non sur des pseudos individus charismatiques, se prétendant héritiers d'un pouvoir autre que celui qui émane du peuple, une opposition « purgée » des apories, de ses incohérences tactiques et de sa vacuité doctrinale. Aujourd’hui, la morale revient en force dans le débat politique. Dans les grandes démocraties que sont supposées être les Etats-Unis et la France, les partis politiques et les idéologues de droite mobilisent leurs partisans autour d’un certain nombre de « valeurs morales ». Une valeur morale n’est pas forcément quelque chose qui aide à vivre, mais quelque chose qui donne à la vie son prix, sa dignité, sa verticalité, sa noblesse. Le philosophe Alain définissait ainsi la morale : « La morale consiste à se savoir esprit, et obligé par là – car noblesse oblige - . Il n’y a rien d’autre dans la morale que le sentiment de la dignité.» C’est toujours vrai aujourd’hui, et plus nécessaire que jamais. Le peuple demande à ses dirigeants ou à ceux qui aspirent à les diriger de l’intégrité politique. C’est-à-dire : tout simplement honnêteté en politique. Le plus important est de ne jamais tromper les gens. Un politicien qui trompe les gens, que ce soit dans l’intérêt de son parti, ou parce qu’il imagine que c’est le bien du peuple, manque d’intégrité politique. Le peuple gabonais attend des politiciens de faire preuve de dignité, et de respect à son encontre. Cette idée simple et utile, qu’en faisant appel aux qualités d’un être on lui redonne la dignité. Il faut de la fierté pour pouvoir vivre ou revivre. Mais si c'est le prétendu dirigeant qui enlève toute dignité au peuple, où allons-nous donc en politique? Un tel personnage dépasse le pire dictateur qui lui domine, s'accapare de tout mais ne va pas quand même à salir l'honneur du peuple, et à le condamner sans raison dans l'opinion des autres peuples. Ce que fait notre homme politique.

Pour un peuple, le pire des dénis de justice est atteint quand il n’est pas seulement écrasé, mais aussi effacé de la mémoire universelle par une propagande hégémonique qui la voue aux poubelles. C’est ce que le système Bongo a fait de l’indigène gabonais. Etranger sur son propre sol, banalisé et effacé de sa propre histoire depuis 1964, depuis donc 42 ans. Maintenant que ce peuple meurtri est accusé de "génocidaire", qui plus est par une personne qui prétend vouloir le diriger, c'est plus qu'une infamie, c'est une humiliation et un avilissement qui lui enlève tout droit à l'humanité. Qui se lèvera pour demander justice pour laver un tel opprobre? Le monde entier a condamné le nazisme et les dirigeants nazis, mais personne n'a accusé le peuple allemand de génocidaire!

Je rappelle ici ce que je ne cesse d'écrire, qu'être un opposant dans le contexte actuel de notre pays, ce n’est pas le changement de quelques individus aux postes de commandes, ou d'un ravalement de façade du système dont il s’agit. C’est plus que ça. Il faut organiser et diriger la révolution qui sourde au sein du peuple, libérer notre pays d’un nouveau colonat, qui à terme, si rien n’est fait, risque de faire des indigènes qui constituent notre nation gabonaise des nouveaux Amérindiens,(ensemble des peuples indigènes d’Amérique du Nord, de Méso-Amérique Mexique et Amérique centrale et d’Amérique du Sud, également appelés Indiens d’Amérique.) L’histoire est remplie de ces cas de crimes contre des peuples entiers sans défense. L'accusation de génocidaire dont nous sommes victimes contribue à nous effacer aux yeux du monde, pour justifier la condition de "makaya" qui nous est faite, et entériner la colonisation ou l'occupation ne notre espace naturel. Regardons donc autour de nous, dans la rue, au quartier, dans tous les matiti de nos villes, qui voit-on en majorité ? Plus grave au centre de l’État, qui tient aujourd’hui les leviers de commande ? C'est une justification de cet état de chose que constitue l'accusation de notre politicien. Pendant ce temps, notre société – loin d’être intérieurement consolidée pour être en mesure de résister contre toutes formes d’agressions extérieures – a sombré au contraire dans une crise sans cesse plus profonde, une crise à bien des égards plus dangereuse que toute autre et qui n’a pas de précédent dans notre histoire. La peur, la corruption, l’apathie et l’indifférence constituent les principaux ingrédients de la crise que connait la société gabonaise. Comble de malheur, le Gabonais manque totalement d’amour et d’estime de soi et de l’autre. Aujourd'hui, il doit rime odieux qu'il n'a pas connu, que son défunt président Omar Bongo Ondimba, tout potentat qu'il ait été n'a pas commis. D’où la facilité avec laquelle il se trouve dépouillé de tout : de ses richesses, de son histoire et même de son honneur et de sa dignité. C’est un Makaya, (véritable feuille morte) ! Le moins qu'on puisse dire, c'est que le Secrétaire générale de l'UPG qui se prétend opposant s'accommode de l'humiliation des indigènes gabonais réduits à la condition de "makaya". Il va même plus loin dans ses accusations pour détruire l'âme du peuple. Mais, ce que nos pseudo-élites politiciennes doivent retenir face à cette grave accusation, c'est que dans l'histoire des peuples, le pouvoir de ceux qui, à cause des frustrations et des trahisons des dirigeants politiques qu'ils connaissent, ont cessé de participer aux élections dont ils se sont rendus compte que ce ne sont pas des élections ; le pouvoir caché de ceux qui ont découvert en eux la force de se solidariser avec ceux dont la conscience leur commandait d'être solidaires, ce pouvoir les pousse à se révolter contre la dictature, et par cette révolte, ils sont sortis de la « vie dans le mensonge » ; ils ont refusé le rituel et violé les règles du jeu ; ils ont retrouvé leur identité et leur dignité longtemps réprimées ; ils ont accompli leur liberté. Leur révolte a été une tentative de « vie dans la vérité », un acte qui ne peut être que révolutionnaire. Le peuple gabonais est en ce moment entrain de vivre le même cheminement. Voilà ce sur quoi la Renaissance nationale gabonaise va s'appuyer pour se réaliser. Elle doit s'appuyer sur le « pouvoir des sans pouvoir », sur le pouvoir de la « vie dans la vérité. »

Oui, personnellement je crois que seule la révolution apportera le changement. Seule l'insurrection populaire pourra balayer le système inique PDG. Bongo. C'est le peuple qui fera la révolution aboutissant au renversement du système. Les politiciens se déclarant "opposants" sont pour la plupart des "frères et camarades rivaux" à Ali Bongo qui occupe le fauteuil présidentiel, soient des adhérents à la "mangeoire" qui veulent leur portion de soupe. La vraie opposition au système, c'est le peuple miséreux. C'est la révolte de ce peuple libérera le pays de tous cet engeance de politiciens du ventre.

Ce n’est pas la forme ou l’apparence, mais le sens du processus qui constitue l’essence de la révolution. Ainsi, à titre d'exemple, celle qui justement n’en eut nullement l’apparence, mais qui permit - renversement radical par excellence -, de remplacer au centre du système politique espagnol le dictateur Franco, par un gouvernement démocratique et responsable devant un parlement élu. A cet égard, la révolution tchèque, dite de velours ou la révolution polonaise, négociée sans heurts, toutes deux organisées autour du parti centre, mirent plus radicalement à bas le communisme que la révolution roumaine ou albanaise apparemment beaucoup plus brutales. En réalité, ce n’est pas la révolution qui porte en elle la violence, mais les contradictions que la révolution met à nu qu’elle doit résoudre et qu’elle résout le plus souvent de façon relativement pacifique. En revanche, la contre-révolution et le révolutionnarisme qui lui sert de faire valoir tendent, effectivement, a exacerber les contradictions que la révolution a révélé jusqu’en faire jaillir la violence. Mais ces pulsions sont indépendants de la révolution elle-même, et peuvent s’exprimer avec la même violence aussi bien en son sein que hors d’elle.

Le but de notre combat ne doit pas être de vaincre ou d’humilier à notre tour qui que ce soit parmi ceux qui nous exploitent aujourd’hui. Notre but est de gagner la compréhension et le respect de notre dignité par quiconque. Il arrive parfois que les ennemis d’autrefois puissent faire les meilleurs amis. C’est pourquoi nous réclamerons constamment dialogue et réconciliation. Nous n’avons à détruire personne dans le combat pour la démocratie et la libération de notre peuple des aliénations actuelles. Nous voulons seulement que les gens cessent de briser la vie de notre peuple et qu’ils cessent de détruire notre pays bien aimé. C’est simple. Et en chrétiens, nous croyons fermement que la bonté et la compassion sont les meilleurs moyens de gagner la sympathie des autres. C’est une des raisons pour lesquelles nous devons engager ce que l’on peut appeler une révolution de l’esprit, une révolution existentielle. Nous devons réaliser chacun de nous un changement, une révolution sur le plan spirituel, social et politique. Malheureusement, nos politiciens n'en sont pas capables, englués qu'ils sont dans les obscures arcanes mis en place par le système.

Martin Edzodzomo-Ela

Rédigé par Junior Ebong Tchissambo

Publié dans #POLITIQUE

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